четверг, 24 апреля 2008 г.

Страсти по распределению после ЭНы снова накаляются

В сегодняшнем Libération, http://www.liberation.fr/actualite/politiques/322805.FR.php

Les étudiants de l'ENA se rebellent

Un texte a été adopté hier en assemblée générale. Les élèves critiquent le classement de sortie qui conditionne leurs carrières.
Raphaëlle Remande et François Vignal
LIBERATION.FR : mercredi 23 avril 2008

Le système date de 1945. A la fin de leur scolarité, les élèves de la prestigieuse école nationale d'administration (ENA) sont classés en fonction de leurs notes. C'est ce qui détermine leur première affectation mais aussi l'accès aux «grands corps de l'Etat», c'est à dire le conseil d'Etat, l'inspection générale des finances et la cour des comptes. Hier, les élèves de l'actuel promotion «Willy Brandt» réunis en assemblée générale ont voté à 76% pour la suppression de ce classement.
Dans un texte publié par le site de Marianne, ils reprochent au système de «consacrer un esprit de "caste" et de valoriser des connaissances scolaires largement théoriques, au détriment de qualités humaines» et dénoncent «la trop grande rigidité, voire l'opacité» du classement. Brigitte Jumel, secrétaire générale de la CFDT fonction publique qui possède une section à l'ENA s'interroge: «Est ce que c'est le premier de la classe qui est le meilleur sur le marché du travail? Nous ne sommes pas sûrs que le classement soit pertinent. En tout cas, il faut que le débat soit posé.»

La polémique n'est pas nouvelle. En juillet 2001, certains élèves avaient créé une association «Agir pour la réforme de l'ENA». Sur son site Internet, on pouvait lire que le classement était décrié car il fait «primer, tout au long de la scolarité, la logique de sélection sur l'objectif de formation». Marie-Françoise Bechtel, directrice de l’ENA de 2000 à 2002, confirme: «C’est le retour d'une fièvre saisonnière. Très fréquemment, les élèves de l’ENA s’émeuvent de l’inégalité de leur carrière, quand approche la fin d’année». «C’est une réaction très corporatiste de leur part aussi», estime-t-elle.

Promesse de Sarkozy

Mais en janvier dernier, Nicolas Sarkozy semblait vouloir faire changer les choses. Il jetait un pavé dans la mare à l'occasion des voeux aux fonctionnaires en déclarant: «Je souhaite que les classements de sortie des écoles de fonctionnaires qui rigidifient l'entrée dans la carrière soient supprimés au profit des listes d'aptitude.» Dans leur document, les élèves interpellent directement le président: «Cette réforme sera l'occasion pour le président de tester sa capacité à faire prévaloir sa volonté à des grands corps administratifs rétifs au changement.»

Arnaud Teyssier, président de l'association des anciens élèves de l'ENA, défend lui bec et ongles le classement, qu'il qualifie de «système le moins mauvais». «Le classement n'est pas fait pour être agréable, explique-t-il. Mais il permet d'éviter que les corps administratifs fassent leur marché et choisissent leurs élèves. Ce qui entraînerait une reproduction sociale de l'administration. Le classement, c'est bête et méchant mais ça court-circuite les réseaux». Dans leur texte, les élèves de l'ENA qualifient la position d'Arnaud Teyssier d'«hostilité teintée de réflexes corporatistes».

«Revoir les critères de classement»

«J’ai toujours essayé d’expliquer que le classement avait de graves défauts, mais comme la démocratie, c’est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres», renchérit pour sa part Marie-Françoise Bechtel, confrontée, en tant que directrice, aux mêmes interrogations de la part des élèves. «Le classement est moins injuste socialement. Mais sans doute faut-il revoir les critères, réformer les épreuves, reconnaît-elle, en leur faisant faire des allers-retours dans toute l’administration avec une sorte de validation de l’expérience. C’est ce que j’avais commencé à faire avant d’être évincée. Mais je mesure les difficultés de mettre en place cette réforme et ne souhaite pas faire la leçon à mon successeur ni au directeur actuel».

Le classement est véritablement obsédant pour les élèves de l'ENA. Chaque année, seuls les 12 à 16 premiers (ce qu'on appelle «la botte») peuvent prétendre accéder au «grand corps» de leur choix. «Des carrières auxquelles la plupart des cadres de l'administration, même issus de l'ENA, ne peuvent que difficilement prétendre» indique le texte des élèves, qui restent cependant vague sur la réforme à entreprendre.

PS И, как всегда, самое интересное в таких статьях- это комментарии читателей. Я их не привожу, поскольку боюсь показаться политически некорректной к собственной Alma Mater, уж очень они едкие и полны нападок на энарков.

Комментариев нет:

Отправить комментарий

А я вам вот что скажу...

Поделись!

Ещё по теме

Related Posts with Thumbnails